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Biographie

Artiste non-conventionnelle, Christine Barone est bien l’artiste de notre époque par la variété de thématiques et de techniques qu’elle explore.
Née à Marseille en 1982, l’art et les ordinateurs – bien qu’à leurs balbutiements – étaient présents depuis sa très jeune enfance par le biais de son père, peintre amateur et chercheur au CNRS. Entre codage de jeux avec ce dernier, dessins graphiques en noir et blanc sur les premiers macintosh et les dessins de Franck Frazetta, Boris Vallejo et Chris Achilleos de la bibliothèque de son père, il y avait aussi les vacances passées chez sa grand-mère maternelle. Là, la moindre petite chose avait de la valeur et tout ramenait à l’imagination. Les ombres du figuier le soir devenaient des animaux, les peaux d’oranges devenaient des bougies, les vieux tissus une cabane, des bouts de laine dépareillés une écharpe improvisée, des boutons un collier.
Quelque soit le medium, le besoin de créer ne la quitta pas de toute son adolescence, s’exerçant également sans cesse au dessin pour arriver à mettre sur papier ce qui bouillonnait déjà dans ses tripes.

Après son bac littéraire, elle choisit les études de psychologie. Mais cela ne dure pas. C’est trop théorique, il lui faut du concret. Direction une année de Mise à Niveau en Arts Appliqués. Là, la multitude d’expérimentations et de découvertes rassasient son avidité. Elle explore alors le collage. De toutes ces petites choses insignifiantes, anodines ou bonnes à jeter, elle en fait quelque chose, elle les remet au centre, elle leur redonne de la valeur, comme une métaphore de nous-mêmes. Les mots prennent également de l’importance et elle les traite comme ces choses insignifiantes qu’elle accumule sur des toiles. Pour ne pas qu’ils se perdent. Pour qu’ils reprennent l’importance, la vibration qu’ils lui font ressentir.

Puis l’école de stylisme à Marseille, l’Institut International de Couture et de Création. Après tout, elle n’a pas encore créé de vêtements !
C’est en début de cycle qu’elle découvre les œuvres de Francis Bacon et d’Orlan, tout particulièrement ses études sur les drapés. Entre horreur froide et drapés immaculés quelque chose s’ébranle en elle. Des croquis naissent. En parallèle, lors de ces trois années de cursus, elle se confronte à ce corps féminin standardisé par la mode. Sa première véritable toile est un cri de douleur qui cherche la réponse à cette épineuse question : comment lutter contre l’injustice ?
Car oui, l’injustice elle la connaît, par sa sœur trisomique 21 et le comportement intolérant et méchant des autres face à son handicap ; par cette agression que lui infligea un homme et contre laquelle elle ne put rien faire puisque « ce n’est pas bien grave et puis si tu avais été plus méfiante ce ne serait pas arrivé » et par le rejet des corps féminins qui ne rentrent pas dans la norme. Sans parler de toutes ces injustices qui envahissent notre monde et qui la touchent profondément.
S’ensuit une série de tableaux alternants entre souffrance et apaisement.
Puis, plus rien. La vie avec ses aléas et la boutique d’e-commerce qu’elle créé en 2007 aspirent tout son temps. De rares œuvres apparaissent. Toujours des femmes. Toujours des rondeurs. Toujours à la recherche d’un apaisement ou d’une affirmation de soi. Si elle ne peut pas trouver cela dans ce monde, elle le trouvera dans ce qu’elle créé.

Son entreprise fermée en 2017, s’ensuit une période difficile où elle se remet à peindre plus intensément. Perdue, les œuvres sont le reflet de son état d’esprit et de ce par quoi elle passe : des couleurs envahissent la toile de manière aléatoire et sans pouvoir avoir de contrôle dessus. Petit à petit des mots, des phrases apparaissent puis des visages féminins, comme pour essayer de se retrouver, la toile agissant comme un miroir. Miroir double puisqu’en parlant d’elle, elle parle aussi de nous.

 

Devenir artiste peintre était alors une évidence afin d’aborder les injustices de notre monde. Mais Christine ne donne pas à voir au premier regard la tempête intérieure qu’elle met dans chacune de ses œuvres. Beaucoup s’y joue et elles ne peuvent se réduire à une seule lecture. Et malgré les thématiques lourdes qu’elle aborde, telle que la pollution, la place de la femme, la difficulté d’être soi dans ce monde, il y a dans ses œuvres beaucoup de beauté car son but n’est pas de nous enfoncer mais que nous nous élevions, que nous avancions.


« Après tout, l’art n’est-il pas là pour inventer un monde nouveau ? »

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